Licenciement de Dominique Monami en Fed Cup: les joueuses contre-attaquent face à leur ancienne capitaine !
Dominique Monami avait été la première à dégainer en dégommant toute l’équipe de Fed Cup.
- Publié le 23-03-2018 à 06h44
- Mis à jour le 23-03-2018 à 10h11
Dominique Monami avait été la première à dégainer en dégommant toute l’équipe de Fed Cup.
Dégoûtée par son licenciement soudain, l’ancienne capitaine avait mitraillé dans tous les sens. Elle avait placé Kirsten Flipkens au centre de ce putsch en parlant même d’un sabotage du double lors du quart de finale en Vendée. La Verviétoise avait ensuite attaqué toutes les joueuses dont Yanina Wickmayer qui ne l’avait jamais accueillie et Alison Van Uytvanck qui l’avait trahie alors qu’elle estimait avoir tout fait pour l’aider.
Les joueuses n’ont pas manqué de réagir depuis Miami. Si Yanina Wickmayer s’exprimera publiquement via un communiqué, Alison Van Uytvanck, jeune femme très pondérée habituellement, a lancé la contre-attaque. Elle a d’abord pris la défense de son amie Flipkens avant de parler d’union sacrée dans l’équipe qui sera prête à se battre en Italie.
"Tout le monde était d’accord pour changer la capitaine. Il ne faut pas tout mettre sur le dos de Kirsten, Yanina ou moi : c’était tout le monde derrière", confie-t-elle. Elle estime avoir agi dans l’intérêt de l’équipe en débarquant Dominique Monami. "On a parlé avec elle, parfois elle n’était pas sur les entraînements au cours de la semaine. On sentait qu’elle n’avait pas de confiance sur le banc. Quand tu es joueuse, tu le sens. Et puis, oui, aussi l’approche tactique."
Le tennis déplace rarement ses querelles sur la place publique. Monami a ouvert le feu médiatique. Les joueuses se sont défendues. Tout le monde est perdant.
Van Uytvanck: "Là, Dominique Monami a commis une faute"
Pointée du doigt par Dominique Monami, Alison Van Uytvanck met les choses au point.
Alison Van Uytvanck n’a pas apprécié les déclarations de Dominique Monami, renvoyée samedi de son rôle de capitaine de Fed Cup. Que ce soit quand l’ex- capitaine dit qu’elle lui a "plongé une épée dans le cœur" ou bien quand elle accuse Kirsten Flipkens d’avoir "pourri le double décisif face à la France".
La joueuse soutient qu’il fallait du changement et attend que la Fédération commence à demander aux joueuses leur avis avant de désigner le prochain ou la prochaine capitaine.
Que vous inspirent les propos tenus par Dominique Monami ?
"Kirsten Flipkens ne m’a pas dit quoi dire, déjà. J’ai tout expliqué moi-même à la Fédération. J’ai pris la décision moi-même. J’ai toujours tout donné pour la Fed Cup. C’est sûr qu’on a parlé toutes ensemble parce qu’on sentait qu’il y avait un truc qui n’allait pas dans l’équipe. Tout le monde était d’accord pour changer la capitaine. Il ne faut pas tout mettre sur le dos de Kirsten, Yanina ou moi : c’était tout le monde derrière. Et c’est la Fédération qui nous a téléphoné, ce n’est pas nous qui l’avons contactée. Ils voyaient que quelque chose n’allait pas dans l’équipe, ça se voyait à la télévision. Je suis sûre que c’est frustrant pour elle, mais c’est aussi frustrant pour nous de lire des trucs comme ça…"
"Une épée dans le coeur", comme elle dit vous concernant, c’est violent quand même…
"Oui… Maintenant c’est comme si c’était notre faute, alors qu’on a juste été honnêtes avec la Fédération, qu’on a juste dit ce qu’on pensait. Je ne voulais pas que ça prenne des proportions pareilles et puis même si je comprends qu’elle soit un peu déçue, il ne faut pas attaquer les joueuses maintenant. On a parlé avec elle, parfois elle n’était pas sur les entraînements au cours de la semaine et ça, c’était un peu bizarre pour les joueuses aussi. On sentait qu’elle n’était pas en confiance sur le banc, ça quand tu es joueuse, tu le sens. Et puis, oui, aussi l’approche tactique. On sentait qu’on avait besoin de quelque chose d’autre. Elle a tout donné, oui, mais on sentait qu’il fallait autre chose et j’espère qu’elle comprend aussi un peu."
Elle accuse quasiment Flipkens d’avoir balancé le double décisif face à la France, c’est dur quand même…
"Et ce n’est pas vrai. Il ne faut pas dire ça. Tout tombe sur Kirsten maintenant et ça, je trouve que ce n’est pas juste. C’est tellement injuste. Elle a beaucoup donné dans cette épreuve, et ne pas bien jouer sur un match, ça arrive. Tu es une équipe : tu joues ensemble, tu perds ensemble, tu gagnes ensemble. Si tu perds, il ne faut pas dire que c’est à cause d’une personne. Ou tu fais la Fed Cup avec toute l’équipe ou tu ne la fais pas. Là, je trouve qu’elle a commis une faute."
Le choix d’Ivo Van Aken pour l’intérim vous convient-il ?
"Oui. Je pense qu’il a beaucoup d’expérience dans le tennis, mais il ne va le faire que juste une fois."
On parle de Johan Van Herck pour assurer Coupe Davis et Fed Cup, ça vous irait aussi ?
"Oui, je pense qu’il en connaît beaucoup sur le tennis et il a fait tellement du bon boulot avec la Coupe Davis… Il sait ce qu’il faut faire avec une équipe. On verra bien. On va tout donner contre l’Italie et on verra."
Ce scandale, ça gâche un peu tout, non ? Parce que cette équipe avait une belle image…
"Les gens qui s’y connaissent en tennis savent qu’on donne toujours tout et eux aussi ont vu qu’il y avait quelque chose qui ne marchait pas. Ceux qui n’y connaissent rien, ils ne savent pas, mais ça, ce n’est pas notre problème. Entre les joueuses, ce qu’elle a pu dire n’a rien changé… Et peut-être que c’est ça qu’elle veut faire, créer des batailles entre nous. Mais on a parlé et entre nous tout est clair."
La Fédération aurait-elle dû prendre cette décision plus tôt, car manifestement ça n’allait pas depuis un petit moment ?
"C’est facile à dire maintenant… Et c’est peut-être aussi nous qui aurions dû le dire plus tôt."
Vous ne pensiez pas qu’elle le prendrait aussi mal ?
"Non… Mais le problème, c’est aussi qu’ils ne nous avaient jamais demandé qui on voulait comme capitaine. Ils ont décidé seuls. On ne nous a jamais rien demandé, et il faut quand même un peu communiquer avec les joueuses pour savoir ce que nous voulons. Et ça, ils ne l’ont pas fait. Et après voilà, ça explose un peu (sourire) ."
Avez-vous envie de prendre contact avec Dominique Monami pour apaiser la situation ?
"Pas pour l’instant. Il faut que ça se calme un peu. Je voulais envoyer un message, mais d’autres joueuses l’ont fait après l’annonce de son renvoi et elle a répondu avec de mauvais messages. Donc là, je me suis dit qu’il fallait laisser ça tranquille et que je verrai bien dans deux ou trois semaines."
Fed Cup, Coupe Davis, ça tourne quand même régulièrement mal… Pas facile les épreuves en équipe dans un sport individuel…
"Pour les capitaines, ce sont de grands événements, mais pour nous, ce sont deux ou trois semaines dans l’année. On a d’autres tournois à jouer et tout ne tourne pas autour de la Fed Cup. On veut bien jouer la Fed Cup, on donne tout, mais il y a aussi d’autres choses dans la vie. Là, ça prend des proportions incroyables pour trois semaines par an. Il faut quand même trouver un équilibre, prendre du recul."